mardi 15 octobre 2013

La septième vague - Daniel Glattauer.

L'histoire : Leo Leike était à Boston en exil, le voici qui revient. Il y fuyait la romance épistolaire qui l'unissait en esprit avec Emmi. Elle reposait sur trois principes : pas de rencontres, pas de chair, pas d'avenir. Faut-il mettre un terme à une histoire d'amour où l'on ne connaît pas le visage de l'autre ? Où l'on rêve de tous les possibles ? Où l'on brûle pour un(e) inconnu(e) ? Où les caresses sont interdites ? "Pourquoi veux-tu me rencontrer ?" demande Léo, inquiet. "Parce que je veux que tu en finisses avec l'idée que je veux en finir" répond Emmi, séductrice. Alors, dans ce roman virtuose qui joue avec les codes de l'amour courtois et les pièges de la communication moderne, la farandole continue, le charme agit. Léo et Emmi finiront de s'esquiver pour mieux... s'aimer !

Ce que j'en pense : La fameuse suite de Quand souffle le vent du nord . Ce livre a tous les ingrédients du premier à savoir toujours autant de piquant dans les échanges entre Léo et Emmi. Quel mordant, quelle passion dans leurs mots. Tellement qu'ils m'ont franchement retournée le cœur à plusieurs reprises. Cette grande tendresse qu'ils ont l'un envers l'autre quoiqu'il se passe. Car peu importe les coups de gueule, les disputes, les éloignements, les pauses, ils reviennent sans cesse l'un vers l'autre. Des sortes d'aimants dont le magnétisme met à bout de souffle. Leur amour est fort, trop fort et on le sent un peu plus à chaque page tournée. Alors on a envie de les prendre et des les secouer pour qu'ils se bougent un peu, pour qu'ils osent enfin.
Parce qu'on peut dire que ça tourne un peu autour du pot. Ils hésitent énormément et changent d'avis constamment. Ils ont peur, vraiment peur je crois. Comme tout le monde finalement non ? N'a-t-on pas toujours peur lorsque l'amour, le vrai, se présente à nous ? On a peur de lui, peur du monde autour, peur des changements, peur d'un peu tout. Emmi semble être la plus trouillarde, elle se contente de son mariage dit raisonnable alors qu'il est clair qu'elle ne veut que son Léo. Heureusement, même s'ils agacent par leurs nombreuses hésitations, on les comprend et c'est ce qui rend cette histoire passionnante je trouve. Comme nous, ils font du compliqué à partir du simple.

Pour parler un peu plus des personnages, j'ai trouvé à Emmi un côté un peu garce encore une fois. Elle me paraissait même carrément atteinte. Totalement tarée quoi. C'est sans doute le fait parce qu'elle est très impulsive. Mais bien qu'on la déteste par moment, on ne peut que compatir je crois. On ressent sa douleur autant que celle de Léo. Ah, mon beau Léo dont je suis follement tombée amoureuse lors du premier tome. Quel bonheur de retrouver ses mots, oh ses mots. Il m'a envoûtée encore une fois. Il n'y a rien de plus à dire sur lui.

Concernant la fin, je reste mitigée. Elle m'a déçue et séduite en même temps. Cependant pour ne pas la dévoiler et laisser le suspense, je ne vais pas plus en parler. Ainsi je recommande cette suite, mais elle n'est pas indispensable à mon sens. Le sentiment de frustration ressentie à la fin de Quand souffle le vent du nord était tellement plus puissant et magnifique, que je pense que l'auteur aurait aussi bien pu ne pas écrire La septième vague. Cela aurait peut être été plus beau de finir sur une frustration que sur un sentiment inexplicable et bien moins vif. Néanmoins, cela reste un bon roman. Il divertit, et se lit très facilement.
« Nous savons ce que nous signifions l’un pour l’autre. Nous savons ce que nous partageons. Nous savons que ce n’est pas tout. Mais nous savons aussi que cela n’a pas besoin d’être tout. Une seule personne ne peut pas tout donner. Bien sûr, on peut décider d’attendre toute sa vie de rencontrer un tel homme, un qui donne tout. On peut caresser cette magnifique, cette enivrante et bouleversante illusion d’absolu, qui fait battre le cœur et rend supportable une vie rongée par le manque. Jusqu’à ce qu’elle se brise cette illusion. Alors on ne ressent plus que le manque. C’est un sentiment que je ne connais que trop. C’est plus pour moi. Je ne tend plus vers un idéal. Je veux profiter le plus possible de quelque chose de bien, cela suffit à mon bonheur. » La septième vague. - Daniel Glattauer.

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