mardi 15 octobre 2013

Quand souffle le vent du nord - Daniel Glattauer.



L'histoire : En voulant résilier un abonnement, Emma Rothner se trompe d'adresse et envoie un mail à un inconnu, un certain Leo Leike. Ce dernier, poliment, lui signale son erreur ; Emma s'excuse, et, peu à peu, un dialogue s'engage entre eux, par mail uniquement. Au fil du temps, leur relation se tisse, s'étoffe, et ces deux inconnus vont se mettre à éprouver l'un pour l'autre une certaine fascination. Alors même qu'ils décident de ne rien révéler de leurs vies respectives, ils cherchent à deviner les secrets de l'autre. De plus en plus attirés et dépendants, Emmi et Leo repoussent néanmoins le moment fatidique de la rencontre. Emmi est mariée, et Leo se remet à grand peine d'un chagrin d amour. Un jour, pourtant – enfin ! –, ils décident de se donner rendez-vous dans un café bondé de la ville. Mais ils s'imposent une règle : reconnaître l'autre qu'ils n'ont pourtant jamais vu, avec interdiction formelle de lui parler.

Ce que j'en pense : Il met à bout de souffle ce livre. Un échange tellement vivant, passionné, tendre, piquant, bouleversant, frustrant. Oui, tout ça en même temps. Au début, ça commence doucement par quelques boutades mais progressivement et assez rapidement un lien vraiment fort se crée entre les deux personnages. La tension monte et plus que de l'amour il me semble qu'il était question de passion. Ils deviennent accrocs l'un à l'autre.

Je me suis presque sentie mal à l'aise face à leurs mails car on est totalement plongé dans leur intimité. Ils ne font pas que discuter, ils se mettent véritablement à nu. Léo par sa douleur, sa classe et son amour. Emmi par sa dépendance, sa jalousie et sa vivacité. Toute la complexité humaine est dessinée dans leurs mots. Ce jeu entre eux, ce désir violent de rencontre sans cesse refoulé, leurs craintes, leurs coups de gueule. Bref, ils sont humains. Une histoire que l'on s'imagine facilement possible et qui nous coupe la respiration car on est au moins aussi frustrés qu'eux.

Il faut que je l'avoue, je suis tombée amoureuse du très charmant Léo. Comme Emmi, et comme sans doute beaucoup de lectrices. Sa façon d'écrire très poétique, son humour un peu nul, la souffrance qu'il a enduré et sa passion dévorante pour Emmi. Qui ne voudrait pas d'un Léo ? Qui n'a pas eu envie de lui faire un gros câlin ? Parce que bon, j'avais l'impression qu'elle se payait un peu de sa tête la Emmi. Mais on comprend sa situation plus que compliquée. Elle est mariée et ne veut rien détruire, mais elle est aussi incontestablement attirée par Léo.
De ce fait, le thème de l'infidélité est plutôt bien traité. Quand est-on infidèle ? Après un baiser ? Après une rencontre ? Quand les sentiments arrivent ? De mon avis, Emmi est infidèle, c'est évident. J'en ai été plus que convaincue juste après avoir lu la très belle phrase « Ecrire, c’est comme embrasser, mais sans les lèvres. Ecrire, c’est embrasser avec l’esprit. ».

Puis parlons donc de la fin - sans spoiler pour autant -. C'est une fin qui rend complètement dingue et qui vous donne envie de balancer le livre. J'ai ressenti une telle frustration. Je ne pensais pas que les dernières pages d'un livre pouvaient autant perturber un lecteur. Bravo à l'auteur même si sur le coup on le déteste vraiment. 

C'est un livre que j'ai vraiment adoré et après avoir lu le deuxième tome je peux dire que c'est le meilleur des deux. Je crois que je préfère même la fin de celui-ci. En tout cas si vous croisez sa route dans votre librairie n'hésitez pas.

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